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    15.05.2013, 20:00 - Suisse Actualisation auto
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    Actualisé le 15.05.13, 21:11
    La mort de Marie soulève l'émotion et pose des questions 
    Faits divers
     
    Le restaurant du golf de Payerne où travaillait la jeune fille a fermé ses portes en signe de deuil. Toute l'équipe est affectée par le drame et témoigne sa solidarité.
    Crédit: SNP

     
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    La police a confirmé mercredi matin que le corps retrouvé dans la région de Torny-le-Grand (FR), est bien celui de Marie. Le Tribunal cantonal vaudois a ordonné une enquête administrative pour faire la lumière sur la pertinence de la décision de mettre en arrêts domiciliaires le ravisseur de Payerne.
     
    La mort de Marie, dont le corps a été retrouvé mercredi à Châtonnaye (FR), suscite une très vive émotion. Elle pose également de nombreuses questions sur la procédure qui a permis à "un prédateur sexuel d'être dans la nature". Une enquête administrative a été ordonnée.
     
    "Nous sommes solidaires avec la famille (de Marie), avec les proches. Nous sommes choqués, bouleversés," a déclaré la conseillère d'Etat vaudoise Jacqueline de Quattro. "Nous allons faire toute la lumière pour que Marie ne soit pas partie en vain", a-t-elle affirmé devant la presse quelques heures après l'annonce de l'issue fatale de l'enlèvement commis lundi soir près de Payerne (VD).
     
    "Il faudra expliquer au Conseil d'Etat comment il se fait qu'un prédateur sexuel est dans la nature", a ajouté la cheffe du Département de la sécurité et de l'environnement. A ses côtés, la conseillère d'Etat Béatrice Métraux, très marquée également, a promis des informations très rapides sur le parcours de cet homme de 36 ans déjà condamné à 20 ans de prison en 2000 pour enlèvement, viol et assassinat de sa petite amie deux ans auparavant à La Lécherette..
     
    Enquête administrative
     
    En milieu d'après-midi, un deuxième point de presse a été organisé, cette fois par le Département de l'intérieur et le Tribunal cantonal (TC), une première dans un tel contexte. Une enquête administrative a été ordonnée. Elle sera confiée à un expert extérieur car autrement "ce ne serait pas crédible", a annoncé le président du TC Jean-François Meylan.
     
    L'expert, pas encore désigné, devra rendre son rapport avant les vacances d'été. Il aura pour tâche de faire toute la lumière sur le dossier afin qu'un tel drame "ne se reproduise plus". Le président a relevé que la décision prise le 14 janvier 2013 par le juge d'application des peines d'accorder l'effet suspensif au ravisseur n'était "pas adéquate".
     
    Examen difficile
     
    A tous les stades de la procédure, les autorités doivent effectuer le "difficile examen du risque de récidive". Le ravisseur avait été mis aux arrêts domiciliaires en août 2012, puis réincarcéré le 23 novembre suite notamment à des propos pornographiques sur un site accessible aux mineurs, avant d'être remis aux arrêts domiciliaires le 14 janvier.
     
    Mercredi matin, la police vaudoise avait donné le détail des événements après l'arrestation musclée du ravisseur mardi après-midi par la police fribourgeoise. Son véhicule avait été repéré par un hélicoptère de l'armée. Transféré ensuite à Lausanne, l'homme a été interrogé et a fini par annoncer dans la nuit qu'il était prêt à conduire la police là où il avait laissé le corps de sa victime.
     
    Enlèvement violent
     
    Vers 3 heures, la police a découvert près de Châtonnaye (FR) Marie sans vie. Aucune information supplémentaire n'a été donnée sur la façon dont elle est morte, mais les enquêteurs ont pu exclure l'usage d'une arme blanche ou arme à feu. Le ravisseur s'est servi de scotch pour la maîtriser après son enlèvement.
     
    L'homme devait porter un bracelet électronique. Ce dispositif permet de détecter que la personne ne se trouve plus dans un rayon déterminé et déclenche alors un signal à la centrale, a expliqué le commandant de la police vaudoise Jacques Antenen.
     
    Bracelet enlevé
     
    Dans le système actuel, les bracelets électroniques ne sont pas équipés d'un GPS qui permettrait de localiser leur détenteur partout. Lorsqu'il a tué Marie, le ravisseur n'était pas dans une situation déclenchant une alarme.
     
    L'homme s'est débarrassé du bracelet peu après l'enlèvement. Il est le seul criminel de ce type dans le canton de Vaud à avoir eu un tel bracelet, a précisé Béatrice Métraux.

    Marche blanche

    En soirée, une marche blanche en mémoire de Marie a réuni près de 220 personnes à Payerne. Pratiquement tous vêtus de t-shirts blancs, les participants, dont des mères solidaires de la Broye, sont montés en silence jusqu'au restaurant du golf, où la victime a été enlevée. 
     
     
     
    Le ravisseur de la jeune femme avait un passé pénal chargé
     
    Pour mieux comprendre le passé pénal du ravisseur de Marie, une chronologie "fiable" a été établie "ensemble" par le Département de l'intérieur et le Tribunal cantonal vaudois. En voici les éléments principaux révélés mercredi.
    - 15 janvier 1998: l'homme est arrêté
    - 13 juin 2000: le Tribunal criminel du Pays-d'Enhaut condamne l'individu à 20 ans de prison sous déduction 882 jours de préventive pour assassinat, menaces, séquestration et enlèvement, contrainte sexuelle et viol de son amie
    - 10 mai 2011: le Collège des juges d'application des peines refuse une première fois la libération conditionnelle du détenu
    - 28 juillet 2011: première sortie avec un collaborateur de l'établissement pénitentiaire
    - 15 décembre 2011: première sortie non accompagnée
    - 16 août 2012: l'Office d'exécution des peines (OEP) autorise le détenu à poursuivre l'exécution de sa peine sous la forme des arrêts domiciliaires. Il doit respecter 20 conditions, notamment un suivi thérapeutique
    - 23 novembre 2012: à la suite de diverses informations (menaces de mort proférées contre autrui, propos à connotation sexuelle sur un blog), l'OEP interrompt les arrêts domiciliaires et ordonne la réincarcération "immédiate" de l'individu
    - 14 janvier 2013: à la suite du recours de l'avocat du détenu, le juge d'application des peines accorde l'effet suspensif "dès le moment où l'intéressé sera au bénéfice d'une nouvelle activité professionnelle"
    - 22 janvier 2013: l'OEP ordonne la sortie de prison de l'homme pour la reprise des arrêts domiciliaires
    - 18 février 2013: un rapport d'expertise psychiatrique pose le diagnostic de personnalité dyssociale avec traits psychopathiques. Concernant le risque de récidive, les experts concluent à un risque faible
    - 11 et 12 mars 2013: la Commission de dangerosité (CIC - Commission interdisciplinaire consultative) ne partage "pas totalement" la position de l'expert sur la dangerosité de la personne. Elle estime toutefois qu'il n'y a guère d'alternative à la poursuite du programme engagé
    - 26 mars 2013: le juge d'application des peines admet le recours de l'individu et annule la décision de l'OEP mettant fin aux arrêts domiciliaires. Il renvoie le dossier à l'office pour complément d'instruction et nouvelle décision
    - 16 avril 2013: le juge d'application des peines constate que le prononcé est définitif. L'OEP mène son instruction, avec une première audition de l'homme de 36 ans le 8 mai. Une prochaine audition était prévue le 16 mai

     
    Source: ATS
     

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